Les restructurations et les licenciements ont repris en 2023, selon une étude du cabinet von Rundstedt. Le fossé entre jeunes employés et salariés plus âgés va encore s’intensifier en 2024.
Le marché du travail s’est normalisé en 2023 et les restructurations et licenciements sont repartis de l’avant, selon une étude du cabinet de replacement von Rundsedt parue mardi. «La pénurie de main-d’œuvre qui touchait l’ensemble des branches et qui était due à la conjoncture s’est calmée, mais la pénurie structurelle touchant certains secteurs et emplois spécifiques reste critique», selon le directeur du cabinet Pascal Scheiwiller.
Pharma en tête
C’est surtout le domaine de la pharma et des sciences de la vie qui a connu le plus de restructurations, avec 30% des licenciements émanant de ce secteur. Quelque 2200 personnes dans 223 entreprises ont perdu leur emploi.
Etonnamment, le secteur de la finance a été épargné, avec seulement 15% des suppressions de poste en 2023. «Mais cela pourrait changer ces prochains mois avec les ajustements de capacités opérés au sein du géant bancaire UBS» après l’absorption forcée de Credit Suisse, prévient von Rundstedt.
Les 40-50 ans les plus touchés
Mauvaise nouvelle pour les seniors: ce sont eux qui ont payé le plus lourd tribut aux restructurations. Quelque 80% des licenciements prononcés en 2023 ont ainsi touché des employés plus âgés, principalement la classe d’âge des 40-50 ans (41%). Juste devant les plus de 50 ans (39%). En revanche, les moins de 30 ans ne totalisent que 2% des suppressions de postes.
À noter encore que la durée de recherche d’un nouvel emploi chez les plus de 50 ans atteint 6,6 mois en moyenne, contre 6 mois chez les 40-50 ans et 5,6 mois pour les 30-40 ans. En revanche, les moins de 30 ans ont mis à peine 3,1 mois pour retrouver du boulot l’an dernier.
Et l’année 2024 s’annonce morose: cette tendance à la normalisation du marché de l’emploi en Suisse devrait se poursuivre, selon les experts de von Rundstedt. Les restructurations devraient de nouveau augmenter.
